11 octobre 2024

Historique

Ce travail de recherche a été réalisé par Bernard Petiot – Maire de 1981 à 2008.


Église Chouday
Origine du nom de la commune

C’est seulement à partir de 1212 que CHOUDAY apparaît dans les ouvrages sous le nom de « Ecclésia de Chodai ».

En 1267, le nom est devenu « Parrochia de Chouday », puis « Mémus de Chodayo » en 1332, et enfin en 1461 : « Choday ». Il ne restait qu’à ajouter le « u » pour obtenir le nom actuel, ce qui fut fait vers les années 1630, semble-t-il.

Depuis ses origines, CHOUDAY n’a subi aucune modification de son territoire.

Événements des diverses époques

Époque celtique

A CHOUDAY, on ne retrouve aucune trace de cette époque. Cependant, on est en droit de penser qu’il y a plus de vingt cinq siècles, notre pays était déjà habité, car on a retrouvé plusieurs tumulus sur les communes de Ségry et de Saint-Ambroix, datant, d’après le Colonel THIL du Château de la Prée, de la fin du premier âge de fer, 600 à 500 ans avant J.-C.

Sans doute, ces lointains ancêtres connaissaient des conditions de vie moins précaires que les hommes de l’âge de pierre : leurs artisans travaillaient le fer, les tribus se groupaient en villages et défrichaient les alentours. Mais d’après ce qu’on rapporte, des Gaulois Bituriges qui envahirent l’Italie à la même époque (400 ans avant J.-C.), il est probable que les contemporains de ces tumulus vivaient eux aussi de pêche et de la viande de troupeaux demi-sauvages, bien plus que des produits même du sol.

Époque gallo-romaine

De 58 à 50 avant Jésus-Christ, les Romains s’implantent dans notre région. Plusieurs villes prennent soudainement de l’importance. C’est le cas d’Ernodurum, ou Saint-Ambroix actuellement, qui apparaît comme la capitale de tous les villages d’alentour, donc de CHOUDAY. Afin d’établir leur domination, les Romains construisent des routes qui, de Lyon, rayonnent jusqu’aux frontières.

L’une de ces voies relie la métropole au littoral Atlantique, en s’incurvant entre Autun et Poitiers, par Bourges et Saint-Ambroix, traversant la pointe Est du territoire de CHOUDAY.

C’est la « Chaussée de César ».

Elle reliait deux camps romains, l’un situé sur la commune de Saint-Ambroix et l’autre à Brives.

Ainsi, les Castra de Saint-Ambroix et de Brives, postés comme des sentinelles, surveillaient un important front de bandière.

Dans la commune de CHOUDAY, la voie a été emportée et détruite par les vignerons, vers les années 1853 et 1854. Les pierres calcaires qu’ils en ont extraites montrent qu’elles avaient, à cet endroit, un statumen régulier, limité par les bordures. Ailleurs, elle est formée de béton, composé de chaux et de sable de rivière. Au-dessous, le sol paraît avoir été très raffermi artificiellement.

On peut noter l’existence d’une autre voie romaine, sans doute de plus faible importance. On l’appelle le « Chemin des Romains ». Encore actuellement, on retrouve des dalles de grandes dimensions en labourant. Cette voie passe dans les terres de la ferme de Barmond, sur la gauche de la route de Saint-Ambroix /Issoudun, se dirigeant vers Vorlay à l’Ouest et vers Chârost à l’Est.

Le Moyen Age

CHOUDAY était un simple fief de peu d’importance, mais que l’on citait aux alentours pour l’union touchante qui y régnait dans les familles. Il n’était pas rare de voir jusqu’à quatre frères mariés obéir tous à leur frère aîné comme à leur Seigneur, et vivre ensemble dans une parfaite intelligence.

Le fief de CHOUDAY, mouvant d’Issoudun, comportait droit de justice haute (affaires civiles et crimes), moyenne (surtout police de voirie, bornage et cens), et basse (redevances ne dépassant pas 10 sols). Seigneurie et justice s’étendaient sur la plus grande partie de la Paroisse de CHOUDAY, à l’exception des Beauces, Métifeu, la Bruère, rattachés à la Croisette. Enfin le Nord de la paroisse de Ségry y était englobé.

Aucun document ne révèle l’histoire de CHOUDAY au Moyen Age. Seuls quelques documents nous retracent les recensements des Seigneuries.

Les Seigneuries

CHOUDAY n’a qu’une seule seigneurie qui prend naissance en 1460, avec Jean CHEVRIER, auquel succède Pierre CHEVRIER en 1496 et Jean CHEVRIER en 1550. Cette famille des CHEVRIER, dont la filiation remonte à Jean CHEVRIER, clerc, demeurant à Issoudun (1380), fut anoblie en 1440, en la personne de Monsieur Jean CHEVRIER, licencié ès-lois, élu en Berry et Seigneur de CHOUDAY. Elle a produit un conseiller au Parlement de 1522, un panetier de Jeanne de France, duchesse de Berry, un chanoine des Églises de Saint-Étienne et de la Sainte Chapelle de Bourges, deux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

La famille des BARBANCOIS succéda à celle des CHEVRIER, en la personne de Léon de BARBANCOIS, en 1626. Cette famille est une des plus anciennes et des plus considérables du Berry. Elle a fini en beauté, son dernier représentant mâle : Charles-Xavier-Hélion, comte de BARBANCOIS, ancien officié de cavalerie, capitaine d’état-major, étant tombé au champ d’honneur le 15 août 1915. Les BARBANCOIS vinrent s’installer en Berry à la fin du 13e siècle, au château de Sarzay, où ils formèrent de nombreuses branches.

Puis on perd les dates exactes de succession au château de CHOUDAY.

Vers 1688, Philippe BARATON l’achète aux BARBANCOIS, ou plus exactement Philippe Amable BARATON, auquel son frère succède sous le nom de Philippe Claude BARATON, pour échoir à leur neveu Arthuys, lieutenant général au bailliage. Celui-ci mourait le 3 juin 1777 et était enterré dans le chœur de l’Église de CHOUDAY. On peut toujours voir la pierre tombale. BARATON signifiait « boulanger », expliquant par ce terme que cette famille faisait le pain pour tous les soldats. Ces BARATON se virent décerner encore le titre d’État, récompense de leur bon travail. C’est pourquoi, sur la pierre tombale de l’église, on peut lire : « BARATON Philippe d’Etat d’Arthuys ».

En 1777, la Baronne de CLAMECY succède à la famille BARATON. Son mari est président au tribunal d’Issoudun. La Baronne de CLAMECY descendait de la famille des DE VARANGES, et jouissait d’une renommée, à CHOUDAY, à tendance plutôt frivole…

Y succédait son propre neveu, le Baron de MACKAU, qui n’habita d’ailleurs pas le château, puisque député à Paris.

Le Baron de MACKAU vendit à Monsieur JACQUET, en 1883. Cette vente se réalisa contre la somme de 25 000 francs pour la maison et 3 ha de terre.

A Monsieur JACQUET succéda Monsieur PASCAL, puis son fils M. Jean PASCAL, et enfin la fille de M. PASCAL, Madame LANCEMENT.

Seigneurs de CHOUDAY

Pierre CHEVRIER est le premier que nous trouvons. Il vivait en 1436, époque où Anne de DAMAS, Dame de MAREUIL, réclama contre lui une enquête judiciaire dans une affaire où elle s’était portée garante.

1600 : René du PONT. En 1607, sa terre fut saisie par Anne de ROCHEFORT, seigneur de Mareuil, et vendue le 14 mai à sa requête pour 20 000 livres.

1602 : Léon de BARBANCOIS, Baron de Sarzay, seigneur de CHOUDAY, Villegongis et Reville, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, épousa en 1610 Françoise de RIEUX.

1645 : Léon II, son fils, Marquis de Sarzay, maître de Corny, épouse Jacqueline de WENCHEZE et eut neuf enfants.

En 1686, ses héritiers vendirent la seigneurie de CHOUDAY à Philippe BARATON, sieur de Reugny, fils de Pierre BARATON, sieur de Saint­Soing et de Marie de VALENCIENNES. Claude BARATON, fils de Philippe et de Françoise HEURTAULT, reçut de son père la terre de CHOUDAY en avancement d’Hoirie. Il avait épousé Olive HEURTAULT et mourut en 1733 en lui laissant l’usufruit de sa terre. Claude eut quatre enfants : Philippe Amable, Philippe Claude, Madeleine – femme de Louis Arthuis – et Marie, sœur ursuline d’Issoudun, qui eut en dot 4 000 livres. Philippe Amable, seigneur de CHOUDAY, président des trésoriers de France, mourut sans enfant et Philippe Claude, son frère, sieur de Reugny, hérita de CHOUDAY, qui passa ensuite à son neveu Philippe Amable d’Arthuis, sieur de Villement, lieutenant général à Issoudun. Après lui, viennent Messieurs VEROU et LAMANIÈRE, puis Mue GAROT de FRESSONGE qui épouse M. du SAILLANT et vend CHOUDAY à M. Pierre Antoine Muguet de CHAMPOLIER, dans la famille duquel est restée cette propriété.

Il y a une pierre tombale dans l’Église de CHOUDAY, où est enterré un seigneur de CHOUDAY : Philippe Amable BARATON d’ARTHuis, mort le 17 juin 1777.


Église Chouday

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Ancien Régime

Là, encore peu de traces d’histoire !

Il apparaît maintenant que c’est dans le cadre de la paroisse que s’applique Édits et Ordonnances.

Au lieu d’être assumé par des échevins élus, comme à Issoudun, le rôle de maire, dans les paroisses rurales comme CHOUDAY, se répartit alors entre le syndic et le curé. Le curé est tenu de consigner baptêmes, mariages et inhumations sur un registre que paraphe le lieutenant général du bailliage. De plus, il transmet, au prône de la Grand-Messe, les ordres du pouvoir central et toutes communications officielles. En 1761, par exemple, le curé de CHOUDAY certifie, sur les registres paroissiaux, avoir rappelé l’Édit d’HENRI III contre les femmes qui cachent leur grossesse, et en 1786, avoir lu en chaire l’arrêt du Parlement concernant la défense de pacage dans les vignes, bois et buissons.

Le syndic n’est guère que le porte-parole et le répondant de la population. Il convoque l’ « Assemblée d’Habitants », dont il est d’ailleurs l’agent d’exécu­tion et, occasionnellement, le caissier. En bref, il assume, sous la gouverne du curé et le contrôle du subdélégué, le triple rôle d’adjoint, d’appariteur et de trésorier. C’est plus qu’il n’en faut pour le rendre impopulaire !

La Révolution

Une seule histoire à relater, ici encore.

En effet, CHOUDAY ne semble pas avoir connu de troubles notoires durant la Révolution, si ce n’est la perte d’une cloche à son Église. On sait que durant la Révolution, les gouvernements prenaient les cloches des églises, n’en laissant qu’une seule, pour fondre et fabriquer des canons. Les gens de CHOUDAY s’étant méfié de cela, démontèrent la seconde cloche du clocher et la cachèrent dans le cimetière qui touchait alors l’église, dans une touffe d’herbe. Elle y resta jusqu’à la fin de la Révolution. Croyant que le calme était revenu, on remonta alors la cloche à sa place. Hélas ! Un délégué du gouvernement passa et emmena à tout jamais cette cloche qui avait résisté aux vicissitudes de la Révolution.

De la Révolution à 1940

Ici les délibérations du Conseil Municipal nous relatent quelques faits locaux. A partir de 1800, toute l’histoire de CHOUDAY est dominée par la rivalité entre les deux paroisses de Ségry et de CHOUDAY, rivalité qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, semble-t-il !

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